La transformation numérique est un passage obligé pour les entreprises qui veulent rester compétitives. Pourtant, certaines initiatives se sont révélées catastrophiques, souvent à cause d'une mauvaise gestion du changement, d'un manque de préparation ou d'une vision mal ajustée. Voici dix des plus grands échecs en transition numérique, qui montrent que le numérique peut être un levier de succès… ou une source de chaos.
1. General Electric – L’illusion du tout-digital
GE voulait devenir la première entreprise industrielle numérique en lançant Predix, une plateforme IoT pour ses machines. Mais l’entreprise s’est trop dispersée : un modèle économique flou, une adoption difficile par les clients et une culture industrielle peu adaptée aux exigences du numérique. Résultat ? Des milliards perdus et un projet abandonné.
2. Ford – Une digitalisation coupée du reste de l’entreprise
Ford a tenté une transformation numérique en créant une division séparée pour gérer le digital. Mais en isolant cette entité du reste de l’organisation, l’initiative a manqué de cohérence et d’impact. Un rappel que la transformation numérique ne peut pas être un projet parallèle : elle doit être intégrée au cœur de l’entreprise.
3. Lidl – Un ERP à 1 milliard d’euros pour rien
Lidl a voulu moderniser son système informatique avec un ERP développé par SAP. Mais après 7 ans de développement et plus d’un milliard d’euros dépensés, le projet a été abandonné car il ne correspondait pas aux besoins réels des équipes. Un cas typique d’une transformation trop rigide, qui impose un outil au lieu de s’adapter aux processus existants.
4. HealthCare.gov – Le lancement chaotique d’un site national
En 2013, les États-Unis lancent HealthCare.gov pour permettre aux citoyens de s’inscrire à l’assurance santé en ligne. Résultat ? Un site truffé de bugs, incapable de gérer l’afflux de connexions et des problèmes techniques massifs. Il a fallu des mois pour stabiliser la plateforme. Une démonstration qu’un bon lancement numérique nécessite des tests rigoureux.
5. NHS IT Programme – 12 milliards de livres gaspillés
Le service de santé britannique (NHS) a tenté de numériser tous les dossiers médicaux avec un projet prévu à 6 milliards de livres… qui en a coûté plus du double avant d’être abandonné. Manque de coordination, résistance au changement des professionnels de santé et complexité technique : un échec emblématique de la mauvaise gestion d’un projet digital.
6. Phoenix Pay System – Des milliers de fonctionnaires canadiens non payés
Le gouvernement canadien a voulu moderniser son système de paie, mais des bugs massifs ont privé des milliers d’agents de salaire ou généré des trop-perçus. Coût initial : 300 millions de dollars. Coût final : plus de 2 milliards pour tenter de corriger les erreurs. Un échec causé par une mise en production précipitée et un manque de formation des utilisateurs.
7. Jaeger – Ne pas se transformer, c’est aussi un échec
Alors que Zara et H&M misaient sur l’e-commerce et le digital, Jaeger est resté bloqué dans un modèle traditionnel. Pas d’innovation numérique, pas d’expérience client en ligne : la marque n’a pas survécu à la montée du digital et a fini en faillite. Un rappel que ne rien faire peut être aussi dangereux que mal faire.
8. France.fr – Un site national hors-service dès son lancement
Le portail officiel de la France, lancé en 2010, devait être une vitrine du pays à l’international. Mais quelques heures après sa mise en ligne, le site plante et reste inaccessible pendant plusieurs semaines. Infrastructure sous-dimensionnée, tests insuffisants… Un cas d’école sur l’importance d’une préparation technique solide.
9. Refonte du site Marks & Spencer – 150 millions de livres pour un fiasco
En 2014, Marks & Spencer décide de refondre entièrement son site e-commerce. Mauvaise idée : les clients doivent recréer leurs comptes, la navigation est confuse et les ventes en ligne chutent de 8% dès la première année. Avec 150 millions de livres dépensés, l’enseigne apprend à ses dépens qu’une refonte doit se faire en douceur et avec l’utilisateur en tête.
10. Disney’s MagicBand – Une révolution trop coûteuse
Disney a investi 1 milliard de dollars dans MagicBand, un bracelet connecté censé transformer l’expérience client dans ses parcs. Problème : avec l’essor des smartphones, l’intérêt pour le bracelet a rapidement diminué. Trop en avance sur son temps et mal intégré à la transition mobile, le projet a été revu à la baisse, prouvant que même les géants du divertissement peuvent se tromper sur le digital.