LTX studio

Action !

ltx-studio
Philippe Escalle CTO

J’ai testé LTX Studio : réaliser un film sans sortir de chez soi, c’est (presque) du cinéma de canapé

Ou comment Shelley, mon héroïne d'anticipation, a décroché son premier trailer sans que je ne loue de caméra, d’acteurs… ni même un chat.
ps : la musique est une compo perso de 2004 arrangée en studio par Nelson Leeroy.



Créer un film. Un vrai. Avec des plans, des personnages, une ambiance. Jusqu’ici, ça relevait du fantasme de geek insomniaque ou du rêve éveillé d’un cinéphile fauché. Mais en 2025, tout change. Grâce à LTX Studio, j’ai pu donner vie à un mini-film d’anticipation inspiré de Shelley and the Virtual Souls . Et entre émerveillement, grognements techniques et crise de Computing Seconds, voici le récit de cette odyssée.

Un outsider qui bouscule les géants

Dans un marché saturé par des mastodontes comme Adobe Premiere Pro et Final Cut Pro, l’arrivée discrète de LTX Studio bouscule les habitudes des créateurs de contenu du monde entier. Lancé récemment, ce logiciel d’édition vidéo combine puissance et accessibilité dans une interface épurée qui séduit autant les professionnels aguerris que les novices.

Une interface qui réinvente les codes

Dès le lancement de LTX Studio, l’expérience est pensée pour aller droit à l’essentiel. Un champ de texte permet d’entrer une idée de synopsis, une scène ou une simple phrase d’inspiration. En quelques secondes, le logiciel propose un squelette de scénario, avec scènes, plans et même musique. On choisit ensuite un style visuel (réaliste, cartoon, 3D, anime, etc.) et un format (cinéma, vertical, réseaux sociaux).

Le processus est étonnamment fluide : chaque scène est découpée automatiquement en plans, que l’on peut réorganiser simplement par glisser-déposer. Le storyboard se construit sous nos yeux. Chaque plan est éditable individuellement, avec choix de l’angle de caméra (plongée, contre-plongée, travelling, gros plan, etc.), ambiance lumineuse, durée, mouvements de caméra.


La création de personnages est tout aussi intuitive : on peut modifier leur apparence, leurs tenues, leurs voix, et même remplacer leur visage via un système de face swap. Un narrateur peut être ajouté, avec choix de la voix et du ton. On peut aussi écrire ses propres dialogues, ou se laisser guider par l’IA qui propose une narration cohérente.

Enfin, le rendu se fait plan par plan, avec un système de motion scale permettant de doser les mouvements dans chaque scène. C’est ici que l’équilibre entre réalisme et sobriété se joue, pour éviter les effets bizarres ou les morphings malvenus.

Cette logique d’édition modulaire, visuelle et assistée fait de LTX un outil unique, qui peut convenir autant aux débutants qu’aux professionnels aguerris souhaitant prototyper rapidement un récit visuel.

Le montage intelligent

La fonction phare de LTX Studio, baptisée "Smart Edit", analyse automatiquement vos rushes pour proposer un premier montage cohérent basé sur la qualité des plans et la détection des temps forts. Le résultat est bluffant pour un premier jet, avec environ 80% du travail de présélection réalisé automatiquement. Les algorithmes de reconnaissance visuelle identifient même les meilleures prises en cas de séquences répétées.


L’étalonnage simplifié

Contrairement aux logiciels concurrents qui nécessitent une formation spécifique, LTX Studio propose une approche par préréglages intelligents qui s’adaptent au contenu. Les professionnels apprécieront également l’outil de correspondance de couleurs qui permet d’harmoniser instantanément plusieurs séquences tournées dans des conditions différentes.

Collaboration en temps réel
L’un des atouts majeurs de LTX Studio est son système de travail collaboratif. Grâce à l’option "Team Project", on peut inviter jusqu’à cinq personnes sur un projet, suivre les modifications en temps réel (code couleur par utilisateur), discuter via un chat intégré, et même annoter les vidéos directement dans l’interface. Une fonctionnalité très fluide, même avec une connexion moyenne.

Ce que j’ai adoré (et ce qui m’a fait râler)

  • L’option "référence visuelle" : cohérence graphique assurée à partir d’une image générée

  • Le choix des types de plans cinématographiques sans matériel

  • Le motion editor pour synchroniser voix et sons, bluffant malgré quelques lenteurs

  • Le sentiment grisant d’endosser tous les rôles du cinéma, depuis mon salon

Mais aussi :

  • Des personnages qui changent parfois de visage comme des espions russes

  • Une interface vocale encore datée

  • Des Computing Seconds fondus plus vite qu’un glaçon sous un projo

Tutoriel express : Réaliser un montage pro en 1h

  1. Configuration : Lancer un nouveau projet, choisir format et fréquence d’images

  2. Importation : Glisser-déposer vos rushes, créer des collections

  3. Montage : Drag & drop sur la timeline, transitions, marqueurs

  4. Audio : Normalisation, réduction de bruit, équilibrage des niveaux

  5. Étalonnage : LUTs, ajustement fin, export en H.264

Un modèle économique plus clair

  • Gratuit : 8 000 Computing Seconds offerts une seule fois, parfait pour tester l’outil et générer une première vidéo simple ou un court trailer.

  • Lite (15$/mois) : 8 640 CS par mois, usage personnel.

  • Standard (35$/mois) : 28 800 CS par mois, licence commerciale, jusqu’à 5 collaborateurs par projet.

  • Pro (125$/mois) : 90 000 CS par mois, licence commerciale, jusqu’à 10 collaborateurs, avec support prioritaire.

Les CS (Computing Seconds) sont le carburant du logiciel : chaque génération d’image ou d’animation en consomme. Ils ne sont pas reportables d’un mois à l’autre, donc mieux vaut bien planifier son usage.

LTX Studio, c’est plus qu’un logiciel : c’est une plateforme qui anticipe les usages créatifs de demain. À l’intersection du no-code, de l’intelligence visuelle et du travail collaboratif, il ouvre une voie sérieuse pour les contenus générés à la volée.