SQL vs NOSQL

Structure ou Flexibilité, quel camp choisir ?

sql-nosql
Philippe Escalle CTO

Les bases de données sont les cuisines invisibles de l'univers informatique : elles stockent, organisent et servent les données comme un restaurant gère ses ingrédients et ses plats. Mais toutes les cuisines ne se ressemblent pas ! Certaines sont ultra-structurées, comme celles des grands restaurants étoilés, tandis que d'autres sont plus flexibles et chaotiques, mais tout aussi efficaces. Plongeons dans cet univers !

SQL vs NoSQL : la grande bataille des bases de données

Bases SQL : l'organisation avant tout !

Les bases de données SQL, qui utilisent le Structured Query Language, sont comme des bibliothèques parfaitement classées. Chaque livre, c'est-à-dire chaque donnée, a sa place bien définie sur une étagère, autrement dit une table, et suit des règles strictes définies par un schéma. Si vous avez besoin d'une structure rigoureuse et de relations complexes entre vos données, ces bases sont idéales. Parmi les plus populaires, on trouve MySQL, PostgreSQL, MariaDB et SQLite. Ces bases assurent une grande intégrité des données et sont parfaitement adaptées aux systèmes transactionnels comme les banques ou le e-commerce. Elles permettent d'effectuer des requêtes complexes avec précision. Toutefois, elles manquent de flexibilité face aux changements de structure et peuvent être moins performantes lorsqu’il s'agit de gérer des volumes de données très importants.

Pour administrer une base SQL, de nombreux outils existent. L’un des plus connus est phpMyAdmin , qui permet de gérer les bases MySQL via une interface web intuitive. Il est aussi possible d'utiliser d'autres outils comme DBeaver, MySQL Workbench ou PgAdmin pour PostgreSQL. Consulter une base SQL ressemble beaucoup à travailler sur un fichier Excel : on peut visualiser les données sous forme de tableaux et effectuer des tris ou des recherches très facilement. Il est d'ailleurs souvent possible d’importer directement des fichiers Excel sous format CSV pour alimenter une base SQL.

Bases NoSQL : la liberté plus que tout !

Les bases NoSQL sont comparables à des food trucks. Elles ne suivent pas un menu strict et s’adaptent aux besoins des clients en un clin d’œil. Contrairement aux bases SQL, elles ne nécessitent pas de schéma rigide. Il est possible d’ajouter et de modifier des données sans contraintes particulières. Il existe plusieurs types de bases NoSQL. Les bases orientées documents, comme MongoDB et CouchDB, stockent les données sous forme de documents JSON. Dans MongoDB, une collection peut contenir des documents JSON de structures différentes, ce qui signifie que chaque enregistrement peut avoir des champs spécifiques sans nécessiter un format unique, contrairement aux bases SQL.

Les bases orientées graphes, comme Neo4J et FlockDB, sont conçues pour gérer des relations complexes, ce qui les rend idéales pour les réseaux sociaux. Les bases clé/valeur, comme Redis, DynamoDB et Riak, fonctionnent de manière très simple en stockant chaque donnée sous forme de paire clé/valeur, à l’image d’un dictionnaire. Enfin, les bases orientées colonnes, comme Cassandra, ScyllaDB et HBase, sont optimisées pour les requêtes massives sur de grands ensembles de données.

L'un des principaux atouts des bases NoSQL est leur grande capacité de scalabilité, ce qui les rend idéales pour le big data et le cloud. Elles offrent une grande flexibilité et permettent de modifier la structure des données à tout moment. Toutefois, elles offrent moins de garanties sur l’intégrité des données et ne sont pas toujours adaptées aux applications transactionnelles. Pour administrer MongoDB, des outils comme MongoDB Compass , une interface graphique officielle, ou Robo 3T permettent d’explorer et gérer les bases de manière plus simple. Contrairement à SQL, importer un fichier CSV dans MongoDB est possible mais demande souvent une conversion vers du JSON, ce qui peut être un peu moins intuitif qu’avec SQL.

Tables vs Collections : la bataille des récipients

Imaginez que vous gérez un restaurant. Dans un système SQL, chaque ingrédient est soigneusement rangé dans des tiroirs bien étiquetés, représentant les tables. Chaque produit a sa place et tout est structuré. À l’inverse, dans un système NoSQL, vous mettez tous les ingrédients dans de grandes caisses organisées par type de recette, autrement dit des collections. Dans MongoDB, les documents JSON à l’intérieur d’une même collection peuvent avoir des structures différentes, ce qui donne une grande souplesse dans l’évolution des données. Le SQL vous oblige à tout organiser parfaitement dès le départ, tandis que le NoSQL vous permet d’être plus souple et d’ajouter des ingrédients à votre convenance sans contrainte stricte.

Exemples de requêtes SQL et MongoDB

Prenons un exemple concret. En SQL, pour récupérer tous les utilisateurs qui ont le rôle "admin" et "csm", on utiliserait la requête suivante :

SELECT * FROM users WHERE role LIKE '%admin%' AND role LIKE '%csm%';

En MongoDB, la même requête s’écrit différemment :

db.users.find({ role: {$all: ["admin", "csm"]}}).pretty()

La syntaxe MongoDB utilise une approche plus flexible et intuitive pour manipuler des documents JSON sans les contraintes strictes d’un schéma relationnel.

MongoDB et mLab : le duo gagnant ?

MongoDB est l’un des leaders des bases NoSQL. Il est particulièrement adapté pour stocker des données semi-structurées sous forme de documents JSON. Son utilisation est simple et efficace pour ceux qui recherchent une solution flexible. Pour faciliter son déploiement, il existe des services comme mLab qui permettent d’héberger facilement une base MongoDB dans le cloud sans avoir à se soucier de la maintenance.